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Le surgissement

Comment l’art fait-il irruption dans une vie ? Je poserais volontiers la question à Jacki Maréchal car de tous les peintres qu’il m’a été donné de rencontrer, il est celui qui m’offre le surgissement. Je connais Jacki depuis assez longtemps mais je découvre sans cesse son œuvre car il ne se refuse aucun nouveau chemin. Les premières toiles que j’ai pu voir, déjà nombreuses, m’ont fait l’effet d’un appel d’air, la sensation d’arriver brusquement dans une clairière après une marche dans la forêt. Elles naissent telles ces corolles qui s’épanouissent en quelques jours et nuits de fœhn mais leurs vies sont moins éphémères que celles des fleurs ! Elles en ont cependant la fraîcheur et l’éclat, la sombre complexité aussi. Les circonstances veulent que ces œuvres me parviennent par séries. Elles font vraiment irruption dans mon horizon et ma pensée. Elles agrandissent mon paysage et l’amitié qui s’est établie entre Jacki et moi n’y joue pas le plus grand rôle. Le charme agirait même si nous ne nous connaissions pas. Bien sûr, le peu que je sais de cette éclosion de lignes, de volumes et de couleurs dans la vie de Jacki ajoute de l’intensité à cette aventure bouleversante, la même que celle de la naissance d’un poème, que je vois grandir en chaque nouvel opus, mais je le souligne, ce qui fait de Jacki Maréchal un artiste, c’est sa capacité à nous restituer notre propre regard si souvent perdu au bout de nos souliers ou voilé de grisaille et de résignation. C’est alors que ces œuvres s’adressent à nous en une forte et bienveillante évidence, comme pour nous dire : « attention ami de passage, pourquoi oublier de voir ? »

Christian Cottet-Emard
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…/… Je comprends votre engouement pour Morton Feldman, son minimalisme se prête tout à fait à la recherche intérieure et plastique. J’ai toujours associé Morton Feldman à la peinture de Mark Rotko et leur amitié n’y est surement pas étrangère. Il y a chez Rotko une vibration intérieure des couleurs, des espaces qui ressemblent à ses plages sonores. La musique de Feldman que je qualifierais de « mélancolie lumineuse » s’accorde parfaitement aux teintes légèrement éteintes de Rotko.
Entreprise audacieuse, périlleuse de votre part que de reprendre ce flambeau, mais la passion déjoue toutes les difficultés. Vous avez choisi le noir et le gris dans votre palette pour exprimer sa musique. Musique minimaliste, couleur minimaliste ; parti pris judicieux. Le peu de blanc pour les silences. Si Rotko utilisait des espaces de couleurs, vous, vous vous servez de rythmes, rythmes étirés, lents, comme des notes picturales sur une partition de toile. J’aime votre audace à vous confronter à un tel compositeur et de telles œuvres. …/…

Extrait d’une lettre à Jacki Maréchal de Daniel Despothuis, artiste plasticien et commissaire d’exposition à «Les Carmes Art Contemporain » (Pamiers)
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Un point d’absolu

Jacki Maréchal (se) cherche dans sa peinture ce qu’il appelle un point d’absolu, qui serait pour lui originaire, à partir de ses quatre axes cardinaux que sont: ses sols foulés où pullulent d‘étranges “feuilles”, ses espaces striés d’ombre et de lumière, ses portraits complexes, ses natures mortes vivaces; sachant qu’au-dessus ou à travers ce plan à quatre dimensions, une alternance travaille toujours entre le mode noir et blanc et le mode vivement chromatique. Il cherche donc et pressent le point d’où lui viendrait le signe de reconnaissance, signe qu’il a touché juste, là où la toile répond à la question existentielle pour dire: c’est là, exactement, que “ça s’est passé”; ce dont on peut dire que “C’est ça”.

13/3/2013
Daniel Sibony
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Il ne s’agit pas de regarder

Il ne s’agit pas de regarder mais de plonger — et on n’a même pas peur. Devant un tableau de Jacki Maréchal, on coule à pic, on joue des bras comme si on avait des ailes, on explore en apnée. Vibration, rythme, couleur — on croirait une forêt. Grands espaces plutôt que tableaux : écorces, portraits, scènes urbaines, natures mortes. Espaces de peau, de sous-peau, gros plans sur des matières organiques jamais décrites en perpétuelle métamorphose. Bien sûr on est à l’intérieur… à l’intérieur… et ça grouille, ça trouble, ça scintille, ça se répand en nous comme on n’a pas idée.

Pas besoin de s’y connaître en art pour grogner parce qu’on aime.

Françoise Renaud
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De votre inconscient à la vue de ces visages.

“Selon moi, une oeuvre d‘art est intéressante uniquement si elle est une projection spontanée et directe de ce qui se passe à l‘intérieur de quelqu‘un…Je crois que c‘est seulement dans cet « art brut » que l‘on peut trouver le processus naturel et normal de la création artistique dans sa forme la plus pure et la plus élémentaire.”
C‘est ce qu‘écrivait l‘artiste francais Jean Dubuffet dans un de ses nombreux écrits car cet artiste né il y a 110 ans au Havre était non seulement peintre, sculpteur et plasticien, mais aussi un écrivain de qualité dont les textes ont toutefois été reconnus relativement tard. En 1947 Dubuffet fonda – conformément à la conviction que l‘on retrouve dans la citation ci-dessus – avec André Breton (entre autres) la « Compagnie de l‘Art Brut » qui s‘était donné pour objectif de collectionner et d‘exposer ce style artistique que Dubuffet définissait comme une forme artistique alternative, subversive, en dehors des sentiers culturels connus. Il voulait dire, et il le soulignait dans son catalogue – faisant office de Manifeste, accompagnant l‘exposition de 1949 « Art brut préféré aux arts culturels » et qui présentait plus de 200 œuvres – que toutes les créations psychopathologiques ne sont pas de l‘art brut (et vice-versa). « Nous sommes d‘avis que l‘effet produit par l‘art est le même dans tous les cas et qu‘il existe aussi peu un art des malades mentaux qu‘un art des malades de l‘estomac ou des malades du genou. »
Un an auparavant, l‘association avait présenté des dessins du suisse Adolf Wölfli, un dessinateur, compositeur et écrivain qui, après une enfance et une adolescence difficiles, avait été emprisonné à l‘âge de 26 ans pour viol, puis, après avoir été diagnostiqué schizophrène, interné dans un asile psychiatrique où il créa une oeuvre très vaste dans des domaines artistiques très différents. Son oeuvre a été découverte par son psychiatre, Walter Morgenthaler, qui a publié un livre sur le sujet en 1921 « Ein Geisterkranker als Künstler » (Titre francais: « Adolf Wölfli »Ndt). En 1992, à Kassel, lors de la documenta 5, Wölfli était l‘exemple type dans le domaine « Expressions de la folie ».
Pour Dubuffet, les travaux de Wölfli représentent de facon exemplaire cet art dénué de tout raffinement hypersensible, exprimant l‘intérieur de manière spontanée et directe et pour certains, peut-être pour cette raison, parfois trop crue.C‘était probablement ce côté cru qui m‘a presque tout de suite fait penser à Dubuffet lorsqu‘en entrant dans la salle d‘exposition vendredi soir, j‘ai vu les oeuvres de Jacki Maréchal. Les grand visages, plats, qui me fixaient de toutes parts, avec de grands yeux, de grands nez et de grandes bouches, des visages au caractère féminin, peints de facon frontale, jetés avec quelques traits sur la toile ou sur le papier. L‘impression du brut, de la limitation au strict nécessaire était encore renforcée par la réduction souvent dominante au noir et blanc, les contours noirs tracés avec un crayon particulièrement épais, de facon presque enfantine. A cela s‘ajoute un troisième élément : ces visages apparaissent entre des murs, devant ou derrière eux ou même les contiennent.
Oui, lors de notre entretien, Maréchal disait qu‘il s‘était intéressé à Dubuffet de facon intensive et que ce derner était le peintre francais avec lequel il avait le plus d‘affinités spirituelles. Quant aux motifs, ce qui le fascine tout particulièrement c‘est l‘être humain entouré de murs, du paysage qu‘il a lui-même créé, à savoir la ville. Toutefois, les peintures ne montrent pas une représentation réaliste de la grande ville, loin s‘en faut. La ville apparaît au plus comme une silhouette tout juste esquissée, un no man’s land impossible à localiser, tel un labyrinthe flottant dans lequel apparaissent des visages ne faisant aucun cas des proportions ou des perspectives.
Cela fait penser non seulement aux artistes de l‘art brut, mais aussi aux sprayeurs de graffiti qui laissent des traces plus ou moins artistiques avec une préférence naturelle pour l‘espace urbain. Ils suivent ainsi un instinct immanent et primitif de l‘être humain – pensez aux dessins et gravures rupestres de l‘art préhistorique (ce terme est-il ici opportun ?) – consistant à laisser des traces qui, d‘une part, font état de sa présence (comme les mains dans la grotte du Pech Merle) et, d‘autre part, traduisent son besoin de transmettre des faits vécus et des évènements, peut-être aussi des faits surnaturels, dans un langage universel du fait de sa prétendue simplicité.
Des graffiti qui, à leur tour, se trouvent de préférence sur des murs. Les murs, expliquait Jacki Maréchal, le fascinent en effet depuis longtemps, surtout les vieux murs, comme il n’y en a pas seulement à Lyon où il a vécu pendant de nombreuses années. Des murs qui ressemblent à un « Baumkuchen »* parce que, comme lui, ils sont composés de plusieurs couches qui se sont superposées au fil des ans, des décennies, des siècles même. Vous connaissez certainement tous de tels murs maintes fois rafistolés, montés avec des pierres différentes, réparés tant de fois avec du mortier, crépis et peints des centaines de fois pour être finalement peut-être recouverts d‘affiches souvent changées, mais jamais retirées.

La structure de ces murs avec leur aspect grossier, brut, se retrouve dans les peintures de Jacki Maréchal qui elles aussi naissent couche sur couche, dans un dialogue permanent avec l‘artiste qui, en fin de compte, comme il l‘explique, ne fait que réagir à ce qui prend forme spontanément. Une forme oblongue, par exemple, se transforme en poisson avec une gueule grande ouverte qui, associé à un visage féminin, développe à fortiori son potentiel symbolique de fécondité qu‘il possède aussi dans le christianisme. Ou bien, une ligne devient un serpent qui ondule soudain de facon très palpable et qui nous fait tout naturellement et automatiquement penser au serpent, incarnation du mal qui incite Eve à cueillir la pomme fatale de l‘arbre de la connaissance et à pousser Adam à la croquer. Et puisque nous parlons d‘Eve et du Mal : ces deux entités se rejoignent dans la même peinture : en tant que visage féminin et en tant que pure et simple grimace diabolique montrant les dents.

Lors de la création de ces peintures, l‘implication religieuse ne lui importait pas, ou tout du moins pas dans un premier temps explique Maréchal. Mais ce sont des implications qu‘il admet, qui font tout simplement partie de l‘existence humaine, qui sont les pôles entre lesquels se déroule la vie des hommes. La vie et l‘amour d‘un côté, la mort et la souffrance de l‘autre, le clair et le sombre, des sensations, des sentiments, quasiment l‘équipement psychologique et émotionnel de base de tout un chacun.

Si l‘on se remémore la définition de l‘ « art brut » en tant qu‘art qui extériorise l‘intérieur de l‘artiste de facon spontanée et directe, les peintures de Jacki Maréchal correspondent parfaitement à cette définition. Des peintures qui ne reproduisent toutefois pas les créations de Dubuffet, mais qui évoquent beaucoup de choses de l‘histoire de l‘art du 20e siècle, des compositions abstraites de Miró aux portraits de femmes d‘un Picasso ou d‘un Matisse. Maréchal ne nie pas ces réminiscences, beaucoup d‘éléments ont été littéralement intériorisés pendant ses études et c‘est pourquoi cela ressort régulièrement de facon inconsciente ou subconsciente. Je suis convaincue : si vous regardez maintenant à nouveau ces peintures plus attentivement, vous découvrirez peut-être encore plus de traces ou des traces complètement différentes selon ce qui surgira de votre inconscient à la vue de ces visages.

Dr. Lieselotte Sauer-Kaulbach

„Ein Kunstwerk ist meiner Meinung nach nur dann interessant, wenn es eine spontane und direkte Projektion dessen ist, was sich im Inneren einer Person abspielt…lch glaube, class wir nur in dieser’art brut’ den naturlichen und normalen Prozess kunstlerischen Schaffens in seiner reinen und elementaren Form finden konnen.”

Das schrieb der franzosische Kunstler Jean Dubuffet in einer seiner zahlreichen Schriften, denn der vor 110 Jahren in Le Havre Geborene war nicht nur Maler, Bildhauer und Aktionsartist, sondern auch ein sehr guter Schreiber, dessen Texte allerdings erst relativ spat gewurdigt wurden. 1947 grundete Dubuffet, seiner in diesem Satz ablesbaren Uberzeugung gemaf3, zusammen mit dem Surrealisten Andre Breton (unter anderem) die „Compagnie de I’art brut”, die es sich zum Ziel setzte, Werke eben jener Kunstrichtung, die Dubuffet als alternative, subversive Kunstform jenseits der bekannten kulturellen Pfade definierte, zu sammeln und auszustellen. Damit meine er, betonte Dubuffet in dem als eine Art Manifest geltenden Katalog zu der 1949 gezeigten, uber 200 Arbeiten umfassenden Ausstellung „Art brut prefere aux arts culturels”, dass nicht alle psychopathologischen Schopfungen gleich art brut (und umgekehrt) seien. „Wir sind der Ansicht, dass die Wirkung der Kunst in alien Fallen die gleiche ist, und class es ebenso wenig eine Kunst der Geisteskranken gibt wie eine Kunst der Magenkranken oder der Kniekranken.”

Bereits ein Jahr zuvor hatte der Verein 120 Zeichnungen des Schweizers Adolf Wolfli gezeigt, eines bildenden Kunstlers, Komponisten und Schriftstellers, der nach einer reichlich verkorksten Kindheit und Jugend im Alter von 26 Jahren wegen Vergewaltigung ins Zuchthaus und dann mit der Diagnose „Schizophrenie” in eine Nervenheilanstalt wanderte, wo er in den unterschiedlichsten kunstlerischen Bereichen ein umfangreiches Oeuvre schuf. Dessen Wert entdeckte sein Psychiater Walter Morgenthaler, der 1921 daruber das Buch „Ein Geisteskranker als Kunstler” veroffentlichte. 1972 in Kassel war Wolfli auf der documenta 5 das Musterbeispiel im Bereich „Bildnerei der Geisteskranken”.

Wolflis Arbeiten verkorperten fur Dubuffet mustergultig jene von jeglichem uberfeinerten Raffinement freie, das Innerste spontan und direkt expressiv nach auBen kehrende, manchem vielleicht gerade deshalb allzu krude Kunst. Wahrscheinlich war es gerade dieses Krude, das mich gleich beim Betreten dieser Ausstellung mit Arbeiten von Jacki Marechal am Freitagabend beinahe automatisch an Dubuffet denken lief3. Die grof3en, flachigen Gesichter, die mich da von allen Seiten fixierten, grof3augig, -nasig und -mundig, Gesichter meist weiblichen Charakters und en face gemalt, mit wenigen Strichen auf die Leinwand oder das Papier geworfen. Der Eindruck des Kruden, der Beschrankung auf das Notwenigste wurde noch verstarkt durch die haufig dominierende, weitgehende Reduktion auf grafisches Schwarz und Weif3, schwarz die kraftigen, wie mit einem besonders dicken Stift fast kindlich gezeichneten Konturen. Und ein drittes Element kam hinzu: Diese Gesichter tauchen zwischen, vor und hinter Mauern auf bzw. beinhalten these gar.

Ja, meinte Marechal bei unserem Gesprach, mit Dubuffet habe er sich intensiv beschaftigt, das sei auch derjenige in der franzosischen Kunst, mit dem er sich am meisten geistesverwandt fuhle. Und bei den Motiven fasziniere ihn eben besonders der Mensch, der von Mauern, von seiner selbst geschaffenen Landschaft, sprich: der Stadt umgeben ist. Dabei sind die Bilder von einer realistischen Darstellung der Grof3stadt weit entfernt. Stadt taucht allenfalls silhouettenhaft, andeutungsweise, nirgendwo zu verorten auf, ein schwebendes, labyrinthisches Niemandsland mit ihrerseits ohne Rucksicht auf Proportion und Perspektive eingebrachten Gesichtern.

Das verbindet sie nicht nur mit den Kunstlern der art brut, sondern auch mit den Graffiti-Sprayern, die ihre mehr oder minder kunstvollen Spuren hinterlassen, mit Vorliebe naturlich im stadtischen Raum. Die damit einem dem Menschen immanenten Urinstinkt folgen – denken Sie nur mal an die Felsritzungen und -Zeichnungen der prahistorischen Kunst (Frage ware, ob dieser Begriff hier iiberhaupt angebracht ist?) -, Spuren zu hinterlassen, Spuren, die einerseits seine Anwesenheit dokumentieren (wie etwa mit den Handen in den Grotten von Pechemerle), andererseits aber wohl auch sein Bedurfnis, Berichte von Erlebnissen, Ereignissen, moglicherweise auch solchen ubernaturlicher Art, zu vermitteln in einer gerade wegen ihrer vermeintlichen Schlichtheit allgemein verstandlichen Sprache.

Graffitis, die sich ihrerseits vorzugsweise auf Mauern finden. Mauern, erklarte Jacki Marechal im Gesprach, faszinierten ihn tatsachlich seit langem, alte Mauern vorzugsweise, wie es sie nicht nur in Lyon, wo er etliche Jahre lebte, gebe. Mauern, die einer Art Baumkuchen gleichen, weil sie wie dieser aus zig-verschiedenen Schichten bestehen, die sich im Lauf der Jahre, Jahrzehnte oder gar Jahrhunderte ubereinander abgelagert haben. Sie alle kennen sicher solche Mauern, unendlich oft geflickt, gemauert aus verschiedensten Steinen, mit Mortel immer wieder zusammengestoppelt, hundertmal neu verputzt und gestrichten und am Ende vielleicht gar noch mit haufig wechselnden, aber nie entfernten Plakaten zugekleistert.

Etwas von der Struktur, vom Ungehobelten, Groben dieser Mauern eignet auch den Bildern Jacki Marechals, die ihrerseits ahnlich, Schicht um Schicht wachsen, immer im Dialog mit dem Kunstler, der, wie er sagt, letztlich nur auf das reagiert, was da spontan Gestalt annimmt. Da wird dann eben beispielsweise aus einer sich ergebenden langlich-ovalen Form ein Fisch mit weit aufgerissenem Maul, der in Kombination mit einem weiblichen Gesicht erst recht sein Potenzial als Fruchtbarkeitssymbol, das er auch im Christentum ist, entfaltet. Oder eine sich ergebende Linie wachst sich aus zur Schlange, die sich da plotzlich sehr greifbar uber die Leinwand schlangelt und bei der wir naturlich fast automatisch an die Schlange denken, die als Inkarnation des Bosen Eva dazu verfuhrte, den verhangnisvollen Apfel vom Baum der Erkenntnis zu pflucken und auch noch ihren Adam dazu verfuhren, mal in ihn hinein zu beif3en. Und wenn wir schon bei Eva und bei dem Bosen sind: Beide finden sich quasi in Gesichtsgestalt im gleichen Bild wieder, einmal als weibliches Gesicht und einmal als schlicht und einfach teuflisch verzogene Grimasse mit gefletschten Zahnen.

Um these religiosen Implikationen sei es ihm beim Entstehungsprozess dieser Bilder nicht oder zumindest in erster Linie gegangen, meint Marechal dazu. Aber es seien Implikationen, die er zulasse, die einfach zum menschlichen Dasein gehorten, zu den Polen, zwischen denen sich menschliches Leben abspiele. Da stehen nun mal Leben und Lieben auf der einen und Tod und Leiden auf der anderen Seite, das Helle und das Dunkle, Empfindungen, Gefuhle, quasi die psychologische, die emotionale, die innere Grundausstattung eines jeden.

Erinnern wir uns an die Dubuffetsche Definition von „art brut” als Kunst, die spontan und direkt das Innere eines Kunstlers nach auBen kehrt, dann entsprechen dem auch die Bilder Jacki Marechals perfekt. Bilder, die trotzdem keine Reproduktion Dubuffetscher Schopfungen sind, sondern in denen noch etliches mehr aus der Kunstgeschichte des 20. Jahrhunderts anklingt, von den abstrakten Kompositionen Miros bis zu den Frauenbildern eines Picasso oder eines Matisse. Marechal leugnet these Anklange nicht, das habe man wahrend des Studiums halt regelrecht internalisiert, das kame deshalb immer wieder hoch, unter- und unbewusst. Ich bin uberzeugt: Wenn Sie sich die Bilder jetzt nun daraufhin noch einmal genau anschauen, werden Sie vielteicht noch mehr und ganz andere Spuren entdecken, je nachdem, was angesichts dieser Gesichter aus ihrem Unterbewusstsein auftaucht.

Dr. Lieselotte Sauer-Kaulbach
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Pour Jacki Marechal

Jacki Maréchal est un homme libre ; toute sa peinture est un hymne à la liberté ; pas seulement la sienne, qu’il exprime sans fard et avec un grand naturel, mais la nôtre, à nous les « regardeurs », comme disait Braque lorsqu’il affirmait que ce sont eux, selon lui, qui « font les tableaux ». Façon de parler, bien sûr, car nous sommes bien en peine, devant une cimaise vide ou une toile vierge, d’imaginer quoi que ce soit ; il faut qu’un créateur, un artiste prenne le risque de nous montrer quelque chose, de nous dire, par des images, ce qu’il a à nous confier. Il lui faut s’exposer, dans tous les sens du terme ; mais ce qu’il expose, il ne fait en réalité que nous le proposer. A nous de nous en emparer, d’interpréter formes et couleurs, de déchiffrer l’énigme qu’est toute oeuvre, bien au-delà de ce qu’elle exprime ou suggère. Nous aussi, les regardeurs, nous sommes libres de plaquer nos rêves, nos fantasmes, nos désirs sur ce qui nous est montré.

En un temps où il est de bon ton de parler d’ « arts visuels » plutôt que de peinture et de sculpture, Jacki Maréchal se revendique bel et bien, en toute simplicité, de la peinture. Son oeuvre n’est point faite d’ « installations », d’agencements de machines muettes ou sonores, d’objets entassés, mais bien de tableaux, comme au bon vieux temps, qui va de Fra Angelico à Balthus. Il ne faut pas manquer d’audace, assurément, pour recourir à ce procédé ancestral renié par tant d’artistes contemporains. C’est peut-être de cette façon que l’on peut le mieux dire le monde d’aujourd’hui ; d’ailleurs, Maréchal avoue travailler sur les mirages de l’imaginaire urbain, ces graffitis, ces affiches dont nous sommes submergés. Il entend, selon ses propres termes, « stigmatiser l’ambigu réenchantement du monde par ces images qui mangent le gris des murs ». Par là, il transcende la vulgarité et la laideur de nos rues. Il faut à la fois beaucoup d’humour et de générosité – j’allais écrire de tendresse – pour oser cette réhabilitation.

Jacki Maréchal aime citer le mot de Baudelaire : « le beau est toujours bizarre ». Il va même jusqu’à affirmer que le beau se doit d’être bizarre et que ce déséquilibre est ce qui lui donne son épaisseur, sa perspective et, pour tout dire, son mystère.

C’est Diaguilew, je crois, qui demandait au danseur Nijinsky : « Etonne-moi ». C’est ce que nous attendons des artistes. Nous pouvons demander aux écrivains de nous instruire, de nous éclairer, aux musiciens et aux poètes de nous faire rêver, aux gens de théâtre de nous faire rire ou pleurer, mais j’aime l’idée que nous demandions aux peintres de nous étonner, de nous révéler ce qu’il y a au-delà du miroir, de nous montrer ce que nos pauvres yeux ne peuvent voir par eux-mêmes en déchiffrant la simple réalité.

Jacki Maréchal aime son siècle. Animateur culturel pendant longtemps, il se consacre depuis plus de cinq ans à son travail d’artiste. Sans se rattacher expressément à une école, il reconnaît se situer dans le mouvement post-moderniste qui vise à concilier concept et émotion. Il reconnait l’influence qu’a exercée sur lui le néo-expressionnisme allemand. Il vise à comprendre et à transcrire l’inconscient collectif qui se dégage des rues de nos cités. La sûreté de son trait, sa maîtrise des couleurs, son art de la mise en forme donnent à chacun de ses tableaux sa personnalité propre, qui nous fait aller de surprise en surprise. Art figuratif, abstraction : voilà des catégories dont il s’émancipe, pour notre bonheur.

Des expositions dans de nombreux musées et galeries, en France et en Europe, que ce soit en Suisse, en Allemagne, en Espagne, en Hollande ou en Italie font de Jacki Maréchal un grand témoin de notre temps

Pierre Soulages m’a dit un jour : « la peinture, çà ne se regarde pas, çà se fréquente ». C’est bien ainsi qu’il faut voir la peinture de Jacki Maréchal, qui est décidément très fréquentable.

Jacques Rigaud

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Eclairer ce qui est vrai

Jacki Marechal ne cherche pas le tour de force du virtuose. Sa peinture n’est pas celle d’un acrobate qui cherche à perfectionner un numéro de haute voltige. L’artiste tente simplement d‘éclairer ce qui est vrai dans l’acte de peindre comme si à travers les coulées, les griffures il fallait revenir aux principes essentiels qui ont forgé le langage humain. Dans ses toiles il n’existe jamais de remplissage. La couleur s’affiche lorsque le besoin s’en fait sentir par nappes ou par lignes. Le “dessin” n’y est ni cerne, ni cloison. Dans toutes les séries de toiles ( si différentes soient-elles quant à leur couleur de base, bleu, rouge, noir, blanc ou gris) ) il n’existe pas de tâche à accomplir, de travail besogneux. La peinture c’est le plaisir. Ou si l’on veut la réflexion et la jouissance qu’un tel travail procure à l’artiste qui le conçoit.

Chez lui le dessin garde toute sa liberté et permet à la couleur de préserver aussi la sienne. Chacun élément cohabite sereinement avec les autres : pendant que la couleur produit une profondeur, le dessin, le graphisme décrivent des trajectoires secrètes sur une sorte de peau, une peau faite de plusieurs couches de matière colorée et selon une technique qui est propre à l’artiste. Ses oeuvres donnent une idée à la fois de souplesse et d‘épaisseur, de rêve et de réalité, d’abstraction et de figuration. L‘œil de Marechal instille sa précision « déréglante » à la main afin de lui faire décrire des courbes dont le changement d’intensité, de vitesse, de volumes produisent cette peinture de signes héritière sans doute pour une part des “drippings” de Pollock mais qui explore d’autre manière l’action et la manière de peindre.

Se devinent chez l’artiste l’acuité visuelle et le plaisir du geste de caresse. Celui-ci n’est jamais un tic nerveux qui – en particulier chez les faux calligraphes – ne donne qu’un débordement mécanique de l’ivresse sur commande. Ici et à l’inverse Maréchal ne confond pas vitesse et précipitation. D’où la fraîcheur, la “respiration” des tableaux en leur expansion contrôlée de la matière colorée sur la toile.. L‘épaisseur s’y fait ambiguë et en constitue le prix. Nulle saturation, nulle évidence, nul poids : reste toujours une sorte de liberté et de respiration : la matière ne bloque pas tout. Et la peinture tient ses promesse, demeure riche d’un nouveau départ. En faisant rentrer le discontinu dans le monde continu du tableau, sa situation change. A nous de rentrer dans le dialogue de la peinture dont nous subissons la douce violence d’assomption de la présence. Tout est là et il suffit d’effleurer la toile au bon endroit pour que sa peau s’ouvre et rende tout visible. La moindre tache piège le réel et se nourrit, comme elle le nourrit de l’expérience d’un vécu qui a généré pas à pas l‘œuvre.

On sent qu’un réel est là. Ce là est le lieu d’action du peintre. Mais ce que fait l’œil du peintre est moins de fabriquer un tableau que de le (conce)voir (voir ce qui se passe sur la toile) afin que, en contre coup, nous voyons autrement pour faire de ce qui émerge une vérité . Il existe donc chez Jacki Marechal des étapes, des “stations” pas forcément d’un calvaire mais plutôt de cette assomption citée plus haut. L’artiste s‘éloigne du convenu par le pouvoir à la fois raisonné et irraisonnable de son regard. En contemplant sa toile pour qu’elle avance il ne regarde que nous à travers des interstices laissés pour que l’espace respire et la lumière passe..

Jean-Paul Gavard-Perret
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Jacki Maréchal en son paysage

Jacki Maréchal avait rendez-vous. Depuis quand ? Peut-être l’ignorait-il lui-même jusqu’à ce que l’évidence se révèle comme une source ayant attendu son jour pour surgir avec force et douceur. Il avait rendez-vous avec l’artiste qu’il cherchait dans d’autres oeuvres quand vint enfin le moment de livrer la sienne. Il avait rendez-vous avec sa peinture qui depuis quelques années surgit, évolue et se renouvelle à un rythme prodigieux. Mais cet élan créateur n’a pourtant rien à voir avec d’improbables prodiges puisque c’est en sachant s’ouvrir à ce qui patientait en lui et en y travaillant chaque jour à l’atelier que Jacki Maréchal a pu accéder à cette abondance désormais partagée. Une quête inquiète, littéraire, spirituelle, esthétique, a précédé le foisonnement qu’il accueille maintenant avec sérénité après s’être confronté non seulement aux apprentissages mais encore aux héritages d’autres artistes. Avec eux s’établirent des liens amicaux et professionnels qui vinrent compléter les recherches personnelles, les interrogations, les tâtonnements, étapes incontournables pour l’acquisition d¹un « métier » avec lequel il faut accepter de rompre pour accéder à son propre langage. Tout créateur chemine ainsi. Jacki Maréchal a dû ouvrir toutes ces portes et il faut parfois des décennies pour passer de l’une à l’autre, à moins d’être mû, comme lui, par une force qui vient de loin et qui, le moment venu, sans détours, passe directement dans la toile. Délester le tableau du poids des concepts, le libérer des références qui pourraient dégénérer en révérences, le préserver du jeu superficiel des citations, l’alléger de toute démonstration, quel programme ambitieux pour une oeuvre si fraîchement épanouie ! Mais que serait un art sans cette ambition qui lui est propre, par nature illimitée ? « Il arrive un moment dans la vie où vous décidez de faire une promenade et vous vous promenez dans votre paysage » écrivait Willem De Kooning. Je crois que Jacki Maréchal a poussé cette haute porte et qu’il entre résolument dans ce paysage, son paysage, qui nous invite à notre tour à de libres promenades.

Christian Cottet-Emard
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MARECHAL ET SES FERMENTATIONS

En regardant les œuvres de Jacki Maréchal, on peut évoquer les poèmes du Français Francis Ponge, en particulier l‘œuvre qui s’intitule “L‘œillet”, peut-être justement, en raison de cette expression raréfiée qui va jusqu‘à l’abstraction, commune aux deux auteurs, et qui devient ensuite, chez tous deux, une grande leçon de style. De plus, la peinture chez J. Maréchal est affinée par une recherche expressive continuelle, qui révèle une attitude précise par rapport au monde environnant et qui se concrétise en un authentique et caractéristique échafaudage, d’ordre hiérarchique, entre les diverses formes reproduites sur la toile : là, les espaces géométriques reproduits par le seul usage de l’empâtement des couleurs tendent à délimiter les emplacements principaux, le stimulus central, pour ensuite s’articuler entre eux et se mettre en relation avec les autres parties représentées. La participation émotive de l’auteur se révèle dans la force tactile qui apparaît – avec insistance – sur les surfaces du tableau, non seulement dans les passages incisifs et les coups de griffes dans la pâte picturale qui confessent à la fois l’usage et la présence pas uniquement d’un langage graphique, mais aussi d’une écriture authentique et personnelle, en tant que fruit d’une recherche planifiée, d’un langage expressif. Pourtant, chez Jacki Maréchal, bien que nous soyons en présence d’une recherche programmée, nous nous trouvons devant une peinture qui interprète bien la libre créativité de l’auteur, lequel, d’une part, atteint continuellement à une composition picturale intellectuelle et contrôlée, capable de catalyser sa propre créativité et, d’autre part, en se tournant vers une expressivité ouverte, a promptement prise sur l’observateur, en un sens – rarement présent chez d’autres auteurs – sincèrement populaire.

Federico Napoli,

SUI FERMENTI IN MARECHAL

Di fronte alle opere di Jacki Maréchal può anche venire di pensare alle poesie del francese Francis Ponge, in specie all’opera che va sotto il titolo de “Il garofano”, forse proprio per quella espressione rarefatta fino all’astrazione comune ai due autori e che diviene poi, in ambedue, una spiccata lezione di stile. Per altro, questa di Maréchal è una pittura affinata da una continua ricerca espressiva, che rivela un preciso atteggiamento nei confronti del mondo circostante e che si concretizza in una vera e propria scalatura di ordine gerarchico fra le varie forme riprodotte sulla tela: in essa gli spazi geometricizzanti riprodotti con il solo uso del colore corposo tendono a delineare le situazioni principali, lo stimolo centrale, per poi articolarsi fra loro e relazionarsi con le altre parti rappresentate. La partecipazione emotiva dell’autore è rivelata da quel tanto di tattile che compare – insistente – sulla superficie di lavoro, nonché in quei passaggi incisi e graffiati nella pasta pittorica che confessano a loro volta l’uso e la presenza non solo di un linguaggio grafico, ma anche di una vera e propria scrittura: quest’ultima, poi, altro non è se non l’identificazione di un linguaggio espressivo personale, come frutto di una pianificata ricerca linguistico-espressiva. Eppure, in Jacki Maréchal pur in presenza di una programmata ricerca, ci troviamo di fronte ad una pittura che bene interpreta la libera creatività dell’autore, continuamente attingendo da un lato ad una composizione pittorica intellettuale e controllata, capace di catalizzare la propria creatività, dall’altro volgendosi ad una espressività aperta, di pronta presa sull’osservatore, in questo senso – e raramente riscontrabile in altri autori – sinceramente popolare.
Federico Napoli
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Docteur ès lettres et sciences humaines, Roland Maisonneuve est chercheur dans le domaine de la symbolique. Il intervient régulièrement dans des colloques en France et à l‘étranger. Il coordonne les travaux de l’Association internationale pluridisciplinaire IRIS (Interdisciplinary Research on Image and Sight)
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JACKI MARECHAL OU L’INVITATION AU VOYAGE

Jacki Maréchal est un peintre avec lequel il faudra compter désormais, car ses univers se renouvellent sans cesse, se diversifient, se complexifient au travers de compositions et de modulations subtiles, impliquant lignes, volumes, couleurs, qui surgissent avec une intensité, une fraîcheur, ou un éclat surprenant. Il a un oeil multiple qui nous entraîne dans un monde, frère jumeau de celui que nous découvrent aujourd’hui les plus modernes télescopes ou microscopes électroniques. Il nous plonge dans les univers inconnus qu’évoque William Blake : « Un univers dans un grain de sable… Un paradis dans une fleur sauvage. L’infini dans la paume de la main »

La perception de Jacki Maréchal se transmet par l’intermédiaire d’une peinture apparemment abstraite mais qui jaillit toute palpitante de vie et de splendeurs intérieures cachées, révélées par un art percutant.

Lorsque Jacki Maréchal peint, il déploie, en visions symboliques, telles ou telles richesses de mondes qu’il vit en profondeur. Les titres de ses tableaux peuvent paraître déroutant. Ils ne visent qu’à contribuer à frapper, à donner un choc et faire entrer dans le mystère des êtres, et des choses, et de l’invisible qui est derrière le visible quotidien.
Tel est du moins l’estocade que personnellement je reçois de sa peinture, dont je pressens qu’elle est plus riche encore que je ne l’éprouve.

Jacki Maréchal entrouvre les portes les plus diverses par lesquelles chacun peut s’engouffrer personnellement, entreprenant un voyage qui est sans fin.

Il fait éclore une peinture qui implique un arrêt de silence. Elle ne s’ouvre peu à peu qu’à travers le regard intérieur du cœur qui s’éveille et s’ouvre. Je songe au fameux distique du poète baroque allemand Angelus Silesius :

« L’éclat de la splendeur luit au sein de la nuit.
Qui peut la voir ? Un cœur qui a des yeux et veille. »

(L’errant chérubinique, V, 12)

Roland Maisonneuve

Jacki Maréchal or The Invitation to a Journey

Jacki Maréchal is a painter who henceforth must be reckoned with, because his universes are constantly being renewed, diversified and deepened in complexity through the subtleties of his compositions and modulations involving lines, volumes, and colours that pour forth with intensity and vitality in amazing richness. His vision is multi-faceted, introducing us to worlds similar to those that the most modern of electronic telescopes and microscopes can reveal to us. He plunges us into the unknown universes that William Blake describes:

To see a world in a grain of sand

And a heaven in a wild flower,

Hold infinity in the palm of your hand,

And eternity in an hour.

Jacki Maréchal’s vision is transmitted to us through paintings which, at first glance, are abstract but which throb with life, pulsing with underlying splendours that he reveals to us through the mastery of his art.

When Jacki Maréchal paints, he unfolds before our eyes, in a series of symbolic visions, the riches of multiple worlds that are part of him and his artistic universe. The titles of his paintings may at times seem disconcerting but their purpose is to call full attention to the mystery of things, beings and the invisible dimensions that lie behind the visible.

This is the shock of wonder I personally receive in the presence of his paintings, and I suspect that they are even deeper in intensity than I have imagined.

Jacki Maréchal opens doors of infinite diversity through which each one of us can take an endless voyage.

He unfolds before us an art that holds an implicit moment of silence. An art that reveals itself gradually and slowly as the eyes of the heart open wide in wonder. The famous lines of the German baroque poet, Angelus Silesius, come to mind:

The light of splendour shines in the depths of the night.

Who can see it? A heart with eyes to look and watch.

( Cherubinischer Wandersmann, V, 12)

Roland Maisonneuve